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Chers amis

Mon tout nouveau site www.annouchkagravelgalouchko.com contient un blogue que dorénavant j'utiliserai pour partager ma vie artistique avec vous. Je vous invite donc à m'y suivre.

Ce blogue-ci servira uniquement à commenter mes activités de médiation culturelle avec les partenaires institutionnels.

vendredi 21 octobre 2011

Poésie Sans Frontières

Créée il y a trois ans, Culture En Éveil se veut un canal de médiation culturelle. Cette entreprise organise des activités orientées vers la médiation culturelle afin de promouvoir les différentes cultures de la région. Dans cette même approche, Culture En Éveil a organisé la soirée Bouche à oreille en 2009, faisant la promotion des différents talents artistiques que l'on retrouve dans la diversité culturelle au Québec.

En 2010 et 2011, lors de la soirée de Poésie sans frontières, en collaboration avec la ville de Vaudreuil-Dorion, Culture En Éveil a rassemblé autour de la poésie un grand public

Dans le cadre de promouvoir la richesse de la diversité culturelle, comme le nom le dit si bien, Poésie sans frontières a pour but de valoriser la poésie sous toutes ses formes et styles d’écriture. Dans une ambiance multigénérationnelle et d'interaction entre l'audience et les poètes.
Texte de Nathalyrmène Rousseau, fondatrice de Culture en Éveil


Annouchka Gravel Galouchko, (artiste multidisciplinaire), Reginald Germain, (poète) Sara Mooijekind, (musicienne), Nathalyrmène Rousseau, (poète), Nane Couzier, (poète et artiste multidisciplinaire) accompagnés des hôtesses de la soirée Poésie sans frontières à la Maison-Valois


Annouchka Gravel Galouchko

Je suis une artiste multidiciplinaire. Ayant privilégié jusqu'ici l'avenue du conte s’adressant à la jeunesse pour y parler allégoriquement de mes préoccupations, je me rapproche plus intimement, à travers mon histoire et celle de ma famille, des sources mêmes de mon inspiration. Je travaille présentement sur une série de poèmes que je compose rythmiquement sur de vieux airs russes et tziganes ayant enchanté mon enfance.

Ces nouveaux textes, inspirés de l’histoire russe de ma famille paternelle, s’intègrent à un projet multimédia. Pour ce même projet, je travaille à la création d'une série de grands tableaux intégrant des éléments porteurs de mémoires, de souvenirs révélateurs laissés par mes grands-parents paternels, tels des fragments de pages du journal de guerre de ma grand-mère, larissa, rédigé en russe, lors de sa fuite pendant la révolution Bolchévique en 1920.

J'ai présenté à la Maison-Valois, deux de ces poèmes, (dont l'un chanté à capella), dans le cadre de POÉSIE SANS FRONTIÈRES.


Toucher ton éternité
Poème de ©Annouchka Gravel Galouchko sur un air tzigane russe traditionnel, Kalietchiki

Babouchka, quand tu es morte
Tu volais, léger papillon
Franchissant la porte sans porte
Dans l'église russe au coeur vermillon

Ma grand-mère n'avait jamais revu sa terre
Elle portait le poids de ses guerres
Son temps, dans la fosse de l'histoire
S'est dissous dans la coupole de l'espoir

Grande Dame devenue vieille et frêle
Je veux toucher notre temps éternel
Par mes mots, sortir ton âme
De la noire nuit ce que tu y as enseveli

Sur ta tombe une poignée de terre
Emportée du jardin de tes pères
Que je sème dans la blancheur
déposant la gerbe de tes peurs

Évaporées toute deux, dans l'or l'iconostase
La beauté des icônes qui chatoient
La fumée, l'encens, les chants d'extase
Un peu... Je suis morte avec toi
Un peu... Je suis morte avec toi

Et voici un délicieux poème du style haïku de notre ami, Jean Michel Weber.

Bouddhas volants
Poème de ©Jean Michel Weber

Crépuscule de novembre.
L’air frais éveille mes membres
et fouette tout mes caprices.

Des oies tardives surgissent… !

Avais-je perdu la foi
en la grande vacuité ?

Non, vivant et plein de joie,
un troupeau de bouddhas volants
traverse mon éternité.
Plus rien n’est ambivalent.


Les deux acolytes aux cravates et chemises "complémentaires", Sacha Galouchko Daigle et Lionyves Rousseau


Mère et fils


Pierre-Yves Pépin et Françoise Gravel (ma mère)

Pierre-Yves Pépin, notre ami poète plein de verve et de sève, a lu des poèmes lors du micro ouvert à la Maison-Valois.

Je vous présente un texte tiré du recueil La Terre émue aux éditions Tryptique

Rut Sauvage
©Pierre-Yves pépin

Éclairs jaunes du soleil à son azimuth filant sa lumière cuivrée entre les massifs nuages de plomb, myriades de corrégones naviguant à faible allure sous la glace bleutée, grand lac du nord couvert de neige fondante, voici le baskatong. Il reflète fidèlement pour moi le grand pays blanc d'ici fouetté par la poudrerie de mars aux odeurs rustiques de rut sauvage.

Petits moujiks reliés par le vent à toutes les terres du monde, silhouettes coniques de parkas et de fourrures immobilisées en bordure de trous forés pour la pêche à même la glace vive, minuscules points fermes dressés sur l'horizon indéfini, d'une façon ou de l'autre, voici des hommes en quête d'espérance.

Brume, brouillard de fin de journée, couleurs du temps pâlie... Un abris est cherché par ces travailleurs transis pour se remettre en train, une fumée cotonneuse jaillie d'un tuyau coudé fiché sur le flanc d'une tente grise et couturée monte bientôt en l'air. On entend le bois sec crépiter à l'intérieur, des éclats de voix adoucis par la chaleur.

Enchevêtrée de hautes roches angulaires noircies par le temps et de rèches conifères rabougris sous la charge des rafales séculaires, l'île de leur abris, encerclée d'oiseaux de nuit qui volent en bandes grises, tourne lentement sous la grande Ourse claire.

Froide violence contenue de l'empire occidental sévissant sous le ciel d'acier bleui propre aux régions boréales, les étoiles réfléchies par les champs scintillent. Mais ceux-ci demeurent de banche neige sur la roche mère.

Noires corneilles et hiboux au plumage serré, oies sauvages en formation deltaïque, au large, entrevues par la fenêtre givrée du transsibérien rapide fumant dans le froid comme un samovar, envie des grands espaces à peupler, profondément reliée au coeur, chez une âme slave en quête de printemps se dessine une patrie amoureuse élargie par le tonique vent du nord à la grandeur des cinq continents.



Jean Michel Weber, poète-musicien chantant ses textes à la guitare




Annouchka Gravel Galouchko et Jean Michel Weber à la guitare


Reginald Germain, Nathalyrmène Rousseau, Nane Couzier, Annouchka Gravel Galouchko et Sara Mooijekind

Je pleure encore...
Texte de ©Nathalyrmène Rousseau

Je pleure encore...
Perdu dans mes peines et pensées
Mon cœur se noie dans l’océan sanglant de mes larmes
Un an plus tard, j’entends encore les cris amers de ma famille, de mes amis (es), de mes compatriotes
La vague de la mort a tout pris sur son passage riche, pauvres, les gens du haut les gens du bas, les gens lettrés et illettrés, les gens de classe avancée, moyenne, les gens de la masse
Nous avons tous pleuré …
Je pleure encore une année après ce séisme qui devrait par son désastre monstrueux nous ramener à la réalité humaine que nous avons choisi libéralement de ne pas croire pour satisfaire les foutaises de notre imagination.

Je pleure encore tous ceux qui sont partis depuis 1804 pour rien
Je pleure encore ce 12 janvier qui a cause cette plaie inguérissable pour rien
Je pleure encore la méchanceté de nos frères haïtiens qui s’entretuent toujours
Je pleure encore ce masochisme héréditaire que nous sommes

Ici, chez nous, ailleurs nous parlons tous de nos peines, de la mal-gérance, de notre malédiction…
Mais chacun de nous, est à l’image de tout ce qui se passe chez nous
On s’autodétruit par la médisance, la fausse identité de soi, l’illusion d’être des privilégiés par rapport à nos frères dans le pays mais hélas …
Dieu seul sait comment on en résulte au même par des moyens différents.

Je pleure encore les morts de Gonaïves
Je pleure encore tous ceux qui on été assassiné dans le pays
Je pleure encore notre jeunesse qui est dépouillée de la jeunesse
Je pleure encore ce manque de libido conscientisée
Je pleure encore l’infertilité de notre volonté

Pas d’orgasme, pas de sensation dans cette relation nationaliste prétendante
Notre fantasme de nous voir la perle des Antilles un jour, encore, se perd dans nos pulsions d’individualistes.
Delà, la règle qui devrait gérer l’humanité ne reste que dans les romans
Faire le bien, défier le mal, de construire non pas détruire, d’aider non pas blasphémer, d’aimer non pas haïr et quitter cette terre.

Je pleure encore tous ceux qui sont toujours impuissants au 12 janvier
Je pleure encore ceux qui voudraient changer à jamais cette date dans l’histoire de leur vie
Je pleure encore, toi mon frère qui utilise nos problèmes, nos malheurs pour en faire ta richesse et ton bonheur
Je pleure encore, je me pleure encore qui rêve d’un monde ou chacun de nous puisse voir le bien en l’autre
Je pleure encore cette douleur de tranchée sans fin de cette belle femme jadis
Je pleure encore la faiblesse de ma plume et de mon verbe pour un monde meilleur
Je pleure encore ma mère
Je pleure encore mon pays Haïti




Mon vécu
Poème de ©Reginal Germain

J’ai vu des pieds défiler
Marcher sur des routes ensanglantées
J’ai vu des corps recouverts de feu
Danser sur des volcans endormis
J’ai vu des mots d’espoir
Sécher dans le désert des lèvres
Et, j’ai vu des morts
Plus vivants que les vivants
Pleurant leurs rêves
SACRIFIÉS !



Nane Couzier et Sara Mooijekind

À l’instant
Poème de ©Nane Couzier
Version originale : ARCADE, 2005
Rediffusion : La poésie prend le métro (2007, 2008, 2009)

À l'instant
une éclipse - la lune
soudain très sombre

À l'instant
le fracas - silencieux tout-à-coup sur l'ardoise
mon poisson rouge

À l'instant
les cigales
point d'orgue sur une rêverie d'été

À l'instant
ma main posée
sur toi

À l'instant
brille encore, lointain
le commencement du monde

À l'instant
un rêve trouve enfin
son papillon bleu

À l'instant
un afflux de sang
la bête au regard fou

À l'instant
le clapotis des eaux
son brouhaha d’écume

À l'instant
l’hésitation des vagues
avant le tsunami

À l'instant
un chant de rameurs
clame son retour

À l'instant
les bonites - rais
de lumière vive en plein océan

À l'instant
l'érable, sans bras
sort de la tempête

À l'instant
l’ombre d’un épervier
scrute le silence

À l'instant
la nichée, bruyante
un chat, le nid vide

À l'instant
ce regard de pierre
l'enfant déjà muette

À l'instant
me reviennent des brisures
de rondes enfantines

À l'instant
le bambin ne sourit
que pour la photo

À l'instant
un tout-petit
pleurant son caniche

À l'instant
Horreurs à la Une
Honneurs en page deux

À l'instant
un flot de réfugiés marchant
sur sa faim

À l'instant
des pics de glace
tombés du toit

À l'instant
le silence hurlant des forêts
qui s’effondrent

À l'instant
prient des officiants
de toutes confessions

À l'instant
assise au plus bas
les mains vides

À l'instant
l’irrépressible chahut
des instants du monde



Stéphan Daigle, ma mère Québécoise, Françoise Gravel et moi-même

JE SUIS
Petite allocution finale sur le thème JE SUIS

Je suis Nounou. Je suis nouch. Je suis Anouch. Je suis Ma Nouche. Je suis Nouchka. Je suis Nouchkine. Je suis Nouchkine-Sun. Je suis Nouchkita. Je suis Nouchi.

Je suis Anne. Je suis un âne. Je suis Anne Galouchko. Je suis Anne la Galoche. Je suis Anne de Bretagne.

Je suis Annouchka. Je suis Annouchka Galouchko. Je suis Annouchka Alexandrovna Galouchka. Je suis aussi, Annouchka Gravel Galouchko, révélant ainsi au monde mes racines maternelles.

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