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Mon tout nouveau site www.annouchkagravelgalouchko.com contient un blogue que dorénavant j'utiliserai pour partager ma vie artistique avec vous. Je vous invite donc à m'y suivre.

Ce blogue-ci servira uniquement à commenter mes activités de médiation culturelle avec les partenaires institutionnels.

mardi 31 mars 2009

Nouvel atelier offert par l'artiste dans les écoles, autour du livre Shô et les dragons d'eau



Un atelier proposé par l'auteure-illustratrice Annouchka Gravel Galouchko dans les écoles primaires

Les Sacs à Cauchemars

Je ne suis pas une art-thérapeute. Je suis une artiste, une écrivaine, une peintre, une illustratrice. Je chante également. Pendant dix ans, j'ai suivi des enseignements auprès de Gilbert-Luc Tissinié, maître Zen authentique, ce qui m'a apporté une profonde expérience sur la vie sensible de la psyché humaine.

L'être humain, artiste ou non, depuis la nuit des temps, ressent le besoin de s'exprimer et de créer. Dans ce mouvement de production créatrice, il peut retrouver son équilibre et apprendre à se connaître.

L'atelier que j'offre s'adresse aux enfants de maternelle à la quatrième année. L’enseignant(e) devra avoir, au préalable, lu aux enfants l'histoire de Shô et les dragons d'eau.

Préparation de la classe

Une série d'illustrations originales que j'ai créées afin d'illustrer des albums jeunesse sont disposées le long du (ou des) tableaux de la classe. Les livres que j'ai illustrés ou écrits sont également exposés sur une table. Les enfants, entourés de nombreux tableaux et livres, sont au coeur d'une véritable exposition. Ils découvrent les oeuvres originales et les imprimés.

Tout au long du déroulement de leur activité, les tableaux seront présents, non comme des modèles à recopier, mais plutôt comme des manifestations stimulantes de la vie créatrice. Peu avant la fin de leur activité, je retirerai mes illustrations afin de céder la place aux oeuvres des artistes en herbe.

Déroulement de l'activité

En un premier temps, les élèves sont invités à replonger dans l'histoire de Shô par le biais de deux illustrations originales que je leur présente. Ils sont conviés à exprimer ce qui a retenu leur attention, à poser des questions sur la signification des éléments symboliques et à commenter les illustrations représentant des moments clefs de l'histoire. Ces deux images sont celles de l'éboueur qui rejette les sacs de cauchemars des habitants dans la mer et l'image des enfants qui expriment leurs peurs et leurs cauchemars en créant des dessins qui leur serviront à fabriquer des cerfs-volants.

En un second temps, je présente aux enfants le coeur de mon activité en leur proposant de décorer un sac en papier. Ce précieux sac, transformé en réceptacle de leurs émotions, permettra aux élèves de récolter par la suite, leurs rêves, peurs, cauchemars et pensées, sous la forme de dessins, de mots ou d'histoires. Il n'y a pas de consigne ou de sujet particulier à suivre quant à l'exécution de leur travail. La liberté d'expression est ici encouragée sans contraintes techniques. Les enfants devront seulement se rappeler que le sac en papier qu'ils décorent, servira d'écrin à leur vie intérieure.

En un troisième temps, les enfants pourront faire sécher et exposer leurs travaux autour de la classe. Ils seront à leur tour les artistes en exposition.

Comme la création des sacs est le début d'un processus, l'atelier pourra donc être poursuivi par le professeur et les enfants. Ils auront la possibilité, tout au long de l'année, de sortir de leur sac un cauchemar, un dessin ou un écrit significatif et de le partager avec la classe. Le but de cette activité est d'extérioriser ses émotions et de les partager. Cela permettra aux enfants d'ainsi apprivoiser certaines émotions, dont la peur.

À propos de Shô et les dragons d'eau

Lauréat de nombreux prix nationaux et internationaux depuis 1995, Shô et les dragons d'eau est devenu un classique de la littérature enfantine dans plusieurs pays.

Ce conte met en scène des éléments de la vie psychique si profonds et importants pour moi que ce récit s'est poursuivi dans l'écrit. Il a pris la forme d'un roman jeunesse titré Les cerfs-volants ensorcelés, publié chez Leméac en 2004. Ce conte est hommage au maître Zen, maintenant décédé, qui nous enseigna de tout son être, de toute sa moelle... La saga se poursuit désormais, sous mes mains, et prend la forme d'un roman adulte dont le titre provisoire est Chimères et papillons.

Shô et les dragons d'eau a été publié par Annick Press et peut être aisément commandé chez votre libraire.

La Presse, Montréal, dimanche 1er juin 1997

OUBLIER OU EXPRIMER SA SOUFFRANCE?
Carole Thibaudeau

SHÔ ET LES DRAGONS D'EAU
DANS LES ÉCOLES ET DANS LES CLINIQUES

Dans les écoles, l'art-thérapie vise à créer un lieu pour parler, de façon directe ou indirectement (par le biais d'un conte), de son expérience.
Les arts-thérapeutes de l'équipe de psychiatrie transculturelle de l'hôpital de Montréal pour enfants y travaillent de deux façons. La première consiste à demander aux enfants d'exprimer, verbalement et au moyen d'un dessin, l'histoire d'un personnage qui émigre, en quatre étapes : la vie dans le pays d'origine, le voyage, la vie dans le pays d'accueil et l'avenir du personnage.
Ce jeu s'intitule : « Le voyage de... » Il vise à travailler un aspect stratégique de la vulnérabilité ou de la protection d'un immigrant : sa capacité de créer un pont entre le passé et le futur, en donnant un sens à l'expérience vécue.
La deuxième approche consiste à utiliser comme point de départ un conte très riche en symboles comme le conte Shô et les dragons d'eau, l'histoire d'une petite fille aux dons exceptionnels qui vit dans un village de pêcheurs japonais.
Dans ce village, les habitants n'ont plus rien à manger, car ils ont l'habitude de jeter leurs cauchemars dans la mer. Ces derniers deviennent des monstres qui engloutissent les pêcheurs et leurs barques, en plus de vider la mer de tous ses poissons.
Consultée, la petite Shô exhorte les habitants à ne plus jeter leurs cauchemars dans la mer (symbole de l'inconscient en psychanalyse), mais plutôt d'en faire des jeux et de les envoyer dans le ciel, car il est bien connu que les monstres (nos peurs) détestent la lumière (le conscient).
Telle est l'origine des cerfs-volant.
« À peu près tous les pays ont des traditions pour exorciser leurs monstres, dit la psychiatre de l'équipe, docteur Cécile Rousseau. L'Halloween, par exemple, est l'occasion d'apprivoiser collectivement notre peur des squelettes, des sorcières, etc. »
« Avec l'expérience, on a eu l'idée de travailler avec les enfants les mythes de leur pays d'origine, relate l'art-thérapeute Louise Lacroix. Et on suggère aux enfants de demander à leurs parents et à leurs grands-parents quelles histoires on leur racontait quand ils étaient petits.»
Cet hiver, deux écoles de la CECM ont reçu la visite des arts-thérapeutes. Au rythme d'une visite par semaine, le temps de huit à dix visites, on a fait dessiner aux enfants le voyage de... et le conte de Shô et les dragons d'eau. « Les enfants ont adoré ça », dit Mme Lacroix.

Shô et les dragons d'eau, Annouchka Gravel Galouchko, auteure et illustratrice. Éditions Annick, Toronto, New York, 1995