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Chers amis

Mon tout nouveau site www.annouchkagravelgalouchko.com contient un blogue que dorénavant j'utiliserai pour partager ma vie artistique avec vous. Je vous invite donc à m'y suivre.

Ce blogue-ci servira uniquement à commenter mes activités de médiation culturelle avec les partenaires institutionnels.

lundi 30 août 2010

JE SUIS...MÉGAPROJET DE MÉDIATION CULTURELLE à Vaudreuil-Dorion


Médiation culturelle « JE SUIS... »
à Vaudreuil-Dorion

Le projet d’Annouchka Gravel Galouchko/ Ce qui nous lie
LA THÉMATIQUE

Le projet global de Monsieur Michel Vallée, (Directeur du service des Arts et de la Culture de Vaudreuil-Dorion) et titré « JE SUIS... » ayant, entre autres, pour buts de générer et/ou renforcer le sens communautaire dans une ville en développement, de même que de sensibiliser la population au rôle essentiel de l’art dans le développement identitaire et culturel d’une communauté : mon projet d’animation/médiation au Parc et à la Maison Valois viendra appuyer cette démarche.

Un rêve : une immense corde à linge reliant l'humanité entière
Si toutes les cordes à linge remplies des couleurs de notre petite ville se liaient d'amitié, ça ferait une chaîne d'union solidaire dans nos quartiers. Mystérieusement, les cordes à linge de villes voisines se noueraient à notre corde qui grandirait encore et encore jusqu'au jour où elle danserait autour de la terre, portée par le vent et la lumière. Les êtres reconnaîtraient alors qu'ils n'ont jamais été misérables et seuls, mais qu'une vie profonde les animant les relie les uns aux autres.

Ce qui nous lie

Médiation culturelle dans le Parc Valois et la Maison Valois.
Au coeur du Parc Valois, des démarches symboliques et dynamiques avec le public

Je vous propose comme première aventure, votre participation dans l'univers symbolique et poétique de la corde à linge. Celle-ci recevra sur sa ligne les vêtements-traces des âmes qui se seront prêtées au jeu. Les participants seront invités à choisir un ou plusieurs vêtements accrochés sur la corde à linge installée dans la Maison Valois. Les vêtements recyclés aux pointures variées d'hommes, de femmes et d'enfants proviennent pour la plupart du magasin L'Actuel, un comptoir d'entraide de la ville de Vaudreuil-Dorion ayant pour mission de soutenir sa communauté.

Les empreintes corporelles laissées par les membres de la communauté

Nous fixerons ensemble sur un panneau au sol (une porte de 36 Po de largeur par 80 Po de hauteur) le vêtement sélectionné afin que le participant puisse imprimer une ou plusieurs parties de son corps sur le vêtement. À l'aide d'un pinceau à bâtiment ou d'un rouleau mousse enduit d'une couleur acrylique (non toxique et que le participant aura choisie), j'appliquerai sur sa peau de la peinture. Des empreintes de mains, de bras, de pieds, de coudes, etc. surgiront, laissant leurs traces mystérieuses sur les vêtements. Pour ceux qui voudraient imprimer leur tronc, dos ou reins, des vêtements moulants seront disponibles. Les parties du corps du participant seront aussi imprimées sur des vêtements différents afin de renforcer le concept voulant réunir les individus dans des identités collectives ou d'unir l'individu à sa collectivité. D'autres participants compléteront par leurs empreintes les parties manquantes du corps sur les vêtements.

Des écrivains ont été invités à collaborer au projet de médiation culturelle de Michel Vallée « JE SUIS... ». Ils ont rencontré dans des lieux publics, bingos, centres d'accueils ou d'achats, parcs, etc. des gens de toutes origines, résidant à Vaudreuil-Dorion afin de les faire participer, souvent à leur insu, à la création de textes poétiques autour de la thématique Je suis... Dans cette chaîne interrelationnelle, j'intégrerai des extraits de ces poèmes que je retranscrirai au pinceau sur les vêtements, (là où résident des parties du corps non apparentes) afin de relier graphiquement les membres de la communauté. Une nouvelle identité issue des empreintes de la communauté se formera peu à peu, reliant ses parties par la CULTURE. Les participants pourront se nettoyer à l'évier du sous-sol de la Maison Valois, (il y aura des débarbouillettes propres et du savon disponibles).

Pour clore la performance, le participant ira ré-accrocher son vêtement sur la corde à linge qui séchera à l'air libre, au regard de tous et chacun. Au cours du mois, la corde à linge se remplira de vêtements aux multiples traces colorées laissées par les empreintes des membres de la communauté. Certains reconnaîtront peut-être, avec un sourire aux lèvres, une nouvelle fonction à des vêtements dont ils s'étaient dépouillés autrefois. Une installation de ces tableaux-vêtements formant une chaîne colorée et flottant dans l'espace de la Maison Valois naîtra, rappelant que nous sommes tous interreliés et interdépendants. Elle symbolisera poétiquement la communauté liée par la culture.

La vision artistique dans sa symbolique

La corde à linge

La beauté de l'unicité et de la différence de chaque être n'existent qu'en relation profonde avec le collectif. J'ai choisi la corde à linge, non comme sujet de débat sur les interdictions dans certaines localités d'étendre son linge dehors, mais en fonction de sa puissance évocatrice purement symbolique et poétique de ce qui nous lie. Dans le contexte de cette médiation, il s'agit de la vie de quartier qui nous lie à la communauté.

Le vêtement recyclé ou usagé

Je trouve cela extrêmement signifiant que le Bouddha ait confectionné son premier vêtement de moine à partir de haillons, de rebuts de tissus ayant appartenu à une multitude de gens de toutes origines. Il exprimait par là que nous sommes tous composés des autres, autant biologiquement que psychologiquement. Autant les atomes que les pensées qui forment ce que nous appelons le Je suis... viennent des autres ou de ce qui fut les autres. Le Je suis... n'est qu'un habit impermanent. Le vêtement symbolise ici notre identité-personnalité, avec ses aspects sombres et lumineux, personnalité qui n'a pas d'existence propre, si ce n'est qu'en inter relation avec l'autre. Dans cet espace ouvert devenu sacré par l'appellation de lieu de manifestation culturelle et artistique, la transgression est permise. Il nous y est permis d'afficher nos différences et nos faiblesses. La corde à linge, qu'on juge parfois comme une pollution visuelle, un signe de pauvreté dévaluant les maisons avoisinantes, devient ici l'expression de notre humanité ordinaire, permettant la reconnaissance et la compassion. Elle est là pour nous faire prendre conscience de nos ressemblances profondes. Le linge sale caché et lavé honteusement en famille (nos problèmes, notre isolement face à la communauté, nos complexes et préjugés, notre marginalité) se transforme symboliquement dans cet espace magique ou sacré en une ouverture sur le monde appelant la solidarité de la communauté. Dans cet espace poétique, le sens de l'identité s'élargit à la famille de coeur ou la famille universelle, à la communauté. Après avoir été lavé, le linge est séché à la lumière.

L'empreinte corporelle

L'empreinte corporelle symbolise ici le désir d'affirmation, la trace de ce qu'on laisse derrière nous, à l'image des empreintes de mains des hommes préhistoriques sur les parois des cavernes. Elle symbolise aussi et surtout l'habilité qu'à l'Humanité de représenter le monde symboliquement et à l'aide de cette représentation de le transformer. L'empreinte de la main sur la paroi de la caverne est le symbole même de la création artistique. L'utilisation de l'empreinte corporelle cherche, dans cette démarche, à réintégrer le corps dans sa totalité.

Depuis des années, je travaille avec l'empreinte de mon propre corps et celui des autres comme un moyen d'unification, un pont entre le ciel et la terre, le corps et l'esprit. Les participants deviendront eux-mêmes, à leur insu, ce pont de chair. Par la suite, influencée par les traces de certaines empreintes, je retravaillerai au pinceau par-dessus. J'encollerai sur deux ou trois portes des échantillons de ces vêtements qui deviendront un puissant déclencheur de nouveaux tableaux.



Ce qui nous enracine

La puissance du symbole de L'Empreinte du pied, ou le pied universel de l'humanité

Depuis la nuit des temps sur la terre entière, l'empreinte du pied a joué un rôle symbolique dans la plupart des civilisations, allant des dessins rupestres aux empreintes du pied du Bouddha symbolisant sa sagesse et sa loi inscrite dans les entrailles du sol.

Les participants seront invités, cette fois ci, à imprimer leur pied sur la surface d'une grande porte couchée sur le sol. Du savon, débarbouillettes et serviettes seront mises à la disposition des dessous de pieds colorés des participants.

À partir du territoire vital du corps, d'un morceau du corps imprimé des participants, leur pied, le tableau se remplira peu à peu des représentations symboliques des citoyens de notre ville. Une mosaïque d'empreintes aux couleurs, grandeurs et formes variées naîtra de ce processus, représentant visuellement notre solidarité, notre engagement et appartenance comme habitants au territoire et à la communauté qui s'y est établie.

Ce tableau constitué d'empreintes de pieds de la population s'harmonisera avec le nouveau monument au parc Valois dont l'inauguration a eu lieu ce samedi 28 août 2010: JE SUIS... L'EMPREINTE DE MA VILLE JE SUIS... L'IDENTITÉ DE MA COMMUNAUTÉ.

Larges et dynamiques, les lettres « Je suis... » prennent place sur une fondation de pierres semblables à celle de la Maison Valois, située à quelques mètres de l'emplacement du monument. Assise sur l'histoire, l'identité citoyenne est nettement représentée par les trouées d'empreintes de mains de citoyens de Vaudreuil-Dorion formant l'expression « Je suis...Plus qu'un monument, cette œuvre d'art publique souligne la diversité, la fierté et le sentiment d'appartenance des citoyens de Vaudreuil-Dorion. Cette œuvre appuie les actions de médiation culturelle qui servent d'outils pour qu'ensemble,
 les Vaudreuillois-Dorionnais se forment une nouvelle identité forte.

Vaudreuil Dorion, une ville en pleine expansion

Puissent notre sagesse et nos lois s'inscrire dans le sol fertile de notre communauté
Personne ne voudrait que notre ville devienne une banlieue-dortoir bétonnée sans âme et sans arbres où l'on vivrait isolés les uns des autres. Si nous nous reconnaissons dans notre communauté, nous voudrons nous investir dans l'espace où nous vivons, le rêver, soigner notre communauté en pleine expansion, nous développer et construire dans le respect des autres et de la nature. Nous voudrons nous développer harmonieusement en fonction de nos besoins réels. Nous formerons une communauté unie autour d'une vision responsable partagée.

Dans notre travail individuel autant que collectif, dans ce grand projet JE SUIS..., peut-être sommes nous, à notre insu, cette oeuvre d'art qui est la communauté; ou en voie d'en devenir plus consciente?

Venez nombreux imprimer vos empreintes qui prendront vie tous les samedis et les dimanches du mois de septembre de 12h00 à 16h00 ainsi que le 2 et 3 octobre.